Réflexion sur la taxation annoncée des holdings patrimoniales

Publié le 15 octobre 2025

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« L’enfer est pavé de bonnes intentions. »
La maxime de Pascal n’a jamais semblé aussi contemporaine.

Le projet de loi de finances 2026 introduit l’idée d’une taxation annuelle sur les holdings patrimoniales, de l’ordre de 2 % sur le stock d’actifs pour les structures détenant plus de quelques millions d’euros.
Présentée comme un geste d’équité, cette mesure pourrait bien se transformer en aberration économique.

1. L'erreur de lecture : confondre la forme et le fond

La holding patrimoniale n’est pas un coffre-fort dormant.
C’est un outil de capitalisation et de réinvestissement, un trait d’union entre le fruit d’un parcours entrepreneurial et la préparation de l’avenir — personnel, familial ou professionnel.

Taxer le capital immobilisé revient à amputer la capacité d’investissement de ceux qui, précisément, investissent encore.
À l’heure où l’État peine à financer sa dette, où la retraite par répartition vacille, il paraît pour le moins paradoxal de décourager la constitution d’une épargne longue et productive.

2. Le calcul froid de la mécanique fiscale

Cette taxe ne frapperait pas l’outil, mais le détenteur.
Et pour s’en acquitter, il faudra… distribuer.

Or, pour dégager 2 % net d’impôt, il faut d’abord générer 3,81 % de rendement brut dans la holding :

  • 25 % d’impôt sur les sociétés,

  • puis 30 % de prélèvement forfaitaire unique à la distribution.

Autrement dit, pour payer cette nouvelle taxe, il faudra produire plus de rendement que la logique patrimoniale ne le justifie.
Et donc, prendre plus de risque.
Le comble : plus on cherche la prudence, plus on la paie.

3. Un signal dévastateur pour la confiance et l'attractivité

Les patrimoines ne se déplacent pas par caprice, mais par instinct de conservation.
À force d’empiler les taxes récurrentes, la France risque de rendre mobile ce qui était loyalement resté immobile.
Car les dirigeants, eux, ne sont pas des fraudeurs : ils cherchent simplement de la visibilité, de la cohérence et un horizon stable pour leur capital.

On ne bâtit pas une nation d’investisseurs avec des signaux de défiance.
On ne finance pas la croissance avec la culpabilité.

4. Le grand malentendu

La holding a mauvaise presse.
À force de raccourcis viraux, elle est devenue dans l’imaginaire collectif un symbole d’évitement fiscal.
C’est une erreur.

Une holding n’efface pas l’impôt ; elle l’organise.
Elle paie l’IS sur ses bénéfices, puis ses distributions sont imposées comme tout revenu.
Ce n’est pas une boîte noire, mais un instrument de rationalité financière.

Si les professionnels du patrimoine — conseillers, avocats, experts-comptables — n’expliquent pas cela, d’autres le feront à leur place… au prix de toutes les caricatures.

5. Ce que cela signifie, concrètement

Si la mesure devait entrer en vigueur (les contours restent à préciser), elle viserait :

  • Les holdings patrimoniales non professionnelles,

  • Détenant un patrimoine supérieur à un seuil entre 2 et 5 millions d’euros,

  • Avec une taxation annuelle de 2 % sur la valeur des titres ou actifs éligibles.

Un impôt sur le stock, pas sur le flux.
Autrement dit : un coût fixe, indépendamment de la performance ou du contexte économique.

Cette simple différence change tout.
Un flux peut s’ajuster, un stock, non.

6. Et maintenant ?

Faut-il renoncer à structurer son patrimoine ? Certainement pas.
Mais il faut anticiper :

  • Cartographier les actifs de la holding,

  • Simuler l’effort de rendement nécessaire,

  • Prévoir une trésorerie de sécurité pour ne pas vendre dans de mauvaises conditions,

  • Et, surtout, réinterroger la nature des placements.

Plutôt que de courir après un rendement illusoire, mieux vaut rechercher des revenus récurrents, tangibles et maîtrisés — comme ceux que peut offrir un actif d’exploitation (par exemple, une suite hôtelière bien gérée, générant des coupons réguliers sans effet de levier).

7. La fiscalité ne doit pas punir la prudence

Taxer une holding patrimoniale, c’est taxer la prévoyance.
C’est oublier que derrière chaque structure, il y a un entrepreneur, un héritier responsable ou un dirigeant prévoyant qui a simplement choisi de faire les choses proprement.

Le rôle du politique est d’encourager la stabilité et la transmission, pas de rendre suspecte la réussite.

Il y a un mot, dans le vieux français, pour décrire cette tentation : la gêne.
Et comme le dit la sagesse populaire : “Quand il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir.”

La fiscalité patrimoniale gagnerait à s’en souvenir.


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